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Le jeûne hydrique long : bien se préparer

Pourquoi faire un jeûne long ? Quels bénéfices ? Comment bien s’y préparer pour ne pas flancher et pour en tirer tous les avantages ? Voilà où j’en suis actuellement et je propose de partager au fur et à mesure mes expériences. Aujourd’hui, un article sur la préparation au jeûne.

Avant de commencer, je tenais à préciser que je ne suis ni médecin ni diététicienne et que je ne donne aucun conseil à personne. J’ai simplement envie de partager pour expérience, pour peut-être apporter des choses intéressantes à certains d’entre vous, et en retour avoir aussi vos expériences et vos réactions…

Qu’est-ce qu’un jeûne long ?

Le principe du jeûne, c’est de n’apporter aucune nourriture, aucune calorie à notre organisme. Un jeûne prolongé, c’est plus de 4-5 jours, puisque les mécanismes qui se produisent dans le corps évoluent sur les premiers jours pour entrer à partir du 4ème ou 5ème jour dans la phase de cétogenèse dont je vous parlerai un peu plus bas, qui ensuite peut se poursuivre pendant plusieurs semaines.

Pendant le jeûne hydrique, en principe on ne boit que de l’eau, mais il existe différents types de jeûnes modifiés, où l’on peut boire des jus de légumes, ou des bouillons… Ce sont en fait des diètes mais le nombre de calories par jour (inférieur à 250 ou inférieurs à 500 selon les cas) restent très faibles et donc les mécanismes du jeûne se déclenchent également.

L’intérêt d’un jeûne modifié où l’on consomme des jus de légumes, c’est que l’on apporte chaque jour des minéraux et vitamines à son organisme, et cela peut donc être intéressant pour les personnes fatiguées, dévitalisées ou malades.

Pour ma part, cela fait des mois que j’ai repris en main mon alimentation avec énormément de fruits et légumes, et j’ai retrouvé un niveau d’énergie qui me semble correct. Je pense donc partir sur un jeûne hydrique pur, et j’ai dans l’idée de faire 7 jours de jeûne, afin d’entrer dans la phase de cétogenèse et d’y rester quelques jours. Evidemment, si au bout de 3 jours je ne tiens plus, je passerai à la phase de reprise… et ce sera déjà une super expérience pour une première.

A noter qu’il existe aussi le jeûne sec, sans nourriture ni liquide, à pratiquer de manière plus courte et encadrée… je n’en parlerai pas plus car pour l’instant je n’ai pas creusé !

La physiologie du jeûne

Pour comprendre l’intérêt d’un jeûne long, il est intéressant de savoir comment fonctionne le corps en cas de « famine ». Il faut savoir que par le passé, à l’époque des chasseurs cueilleurs, les humains n’avaient pas à manger tous les jours. Parfois ils mangeaient un jour sur deux, parfois tous les jours, parfois pas pendant plusieurs jours… le corps est vraiment fait pour survivre à ces jeûnes prolongés, il adapte son métabolisme pour survivre.

Le corps est aussi fait pour ne pas être suralimenté (et mal alimenté) en permanence. C’est pourquoi à une époque où l’on est face à une abondance quasi insupportable, il est parfois intéressant de se mettre volontairement en mode jeûne. Nous verrons plus loin les raisons.

Les phases du jeûne : évolution du métabolisme jour après jour

Phase 1 : phase de « jeûne immédiat« , 12 premières heures : épuisement des réserves de glucose sanguin. Quand on ne mange pas, la glycémie baisse peu à peu. A ce moment là, les réserves du foie sous forme de glycogène sont sollicitées et transformées en glucose pour nourrir les cellules. C’est la glycogénolyse.

Phase 2 : c’est la phase de « jeûne court » qui correspond à une absence d’alimentation allant de 12h à 3-4 jours. Le glycogène du foie s’épuise également, et la glycémie diminue à nouveau. On rentre alors dans la néoglucogenèse. Cela se passe aussi dans le foie, mais là celui-ci va synthétiser du glucose à partir des acides aminés issus de la destruction des protéines musculaires.

Comme le corps ne peut pas se permettre de perdre tous ses muscles, cette phase ne peut pas réellement durer dans le temps. Et c’est là qu’il est très bien fait ! Il enclenche au bout de 3-4 jours la phase 3, qui vise à économiser des protéines en plus de fournir du glucose.

Phase 3 : à partir de 4-5 jours : La cétogenèse ou cétose. C’est encore le foie qui est en action, le foie est vraiment un organe génial ! Il peut cette fois-ci fabriquer de l’énergie à partir des cellules adipeuses (les graisses) du corps. Ceci sous la forme de corps cétoniques, dont le cerveau et les muscles sont particulièrement avides. Ainsi, tout notre corps sera nourri grâce à nos réserves accumulées un peu partout… C’est au début de la cétogenèse que peut survenir la « crise d’acidose« , liée au changement brutal de métabolisme du corps qui bascule en cétose. Elle se manifeste par des maux de têtes, des nausées, des éruptions cutanées ou d’autres symptômes désagréables. Il faut alors s’accrocher pour les surmonter, car ensuite on entre dans une phase plus facile, où la faim ne se fait plus ressentir et les symptômes de la crise d’acidose ont disparu. A ce moment là, seul le mental intervient pour continuer de jeûner !

De très nombreux autres mécanismes se mettent en route lors d’un jeûne, jouant sur les sécrétions de différentes hormones comme le cortisol, la leptine ou encore les catécholamines et la sérotonine… Ce qu’il faut retenir c’est que ces mécanismes liés au stress du manque de nourriture visent à maintenir notre activité musculaire et cérébrale, nous rendre plus alertes, plus efficaces, afin de mieux pouvoir chasser ou dénicher notre nourriture…

Pour en savoir plus je vous invite à aller lire cet article approfondi sur le sujet.

Pourquoi faire un jeûne long ?

Dans le monde d’aujourd’hui, la plupart d’entre nous ne s’alimente pas de manière correcte et naturelle. Nos organismes sont encrassés, créant des maladies inflammatoires comme l’arthrose, les tendinites, ou autres… Par ailleurs, le tube digestif lui-même est souvent endommagé par de micro-porosités… Notre flore intestinale est souvent totalement déséquilibrée, par exemple envahie de Candida Albicans (levure qui crée différents soucis comme des mycoses, mais surtout qui va appeller à toujours plus de sucre) ou d’autres bactéries plus ou moins nocives lorsqu’elles sont en surnombre.

Le jeûne va permettre au tube digestif de se régénérer entièrement (les cellules se renouvellent en 5 jours), diminuant considérablement sa porosité et les maladies qui en découlent. Mais il va aussi permettre à tout le corps de se détoxifier, à l’inflammation d’être matée… Je synthétise car cela n’est pas mon but aujourd’hui de détailler tout cette partie, et je vous invite donc à lire des contenus plus scientifiques pour cela. Je vous en livre ce que j’en ai retenu, mais ce qui est certain c’est que les bénéfices sont multiples.

Les indications pour le jeûne sont donc très nombreuses, c’est pourquoi il est intéressant pour la plupart des gens. Attention, il y a quand même des contre-indications (anorexie ou maigreur extrême, grossesse…) donc renseignez-vous avant d’en commencer.

Pour le poids aussi cela peut être intéressant de jeûner, tout comme pour reprendre une alimentation plus saine. Tous ceux qui ont tenté des régimes amaigrissants ou simplement de mieux s’alimenter le savent : il est souvent plus difficile de manger « juste un peu » que pas du tout, tout comme il est difficile de résister à la tentation des sucres ou des graisses du jour au lendemain…

Jeûner de manière prolongée est donc une manière de faire un « reset ». Cela aide à rétablir la bonne flore intestinale, on perd en général quelques kilos et après le jeûne, on a plus de facilité à mettre en place des changements au niveau de son alimentation. La plupart des personnes ayant jeûné ne reprend pas tout le poids perdu lors du jeûne.

Enfin, c’est une expérience émotionnelle intense qui semble être vécue par les jeûneurs. Se prouver à soi-même qu’on est capable de résister à la tentation, qu’on peut tenir plusieurs jours sans manger est déjà énorme. Souvent apparemment des émotions remontent, on a aussi le temps de faire le point, et ça peut donner lieu à des déclics, des changements de vie…

Pourquoi JE veux jeûner ?

Vous le savez si vous me suivez, j’ai plusieurs problèmes pour lesquels un jeûne peut être approprié :

  • Tout d’abord je suis boulimique depuis 20 ans, même si cela s’est grandement amélioré d’années en années j’ai encore des phases de rechute. Et je pense que je suis envahie de candida albicans, j’en ai certains symptômes comme des mycoses notamment… Certains déconseillent le jeûne aux personnes ayant des TCA, mais d’autres disent que ça peut aider à les régler, donc j’ai envie de tenter l’expérience. Et notamment, l’arrêt alimentaire complet pendant une semaine et l’arrêt du sucre pendant environ 3 semaines (en incluant la descente alimentaire et la reprise alimentaire) peut mettre un sacré coup à cette levure envahissante, et ainsi éviter qu’elle nous réclame sans cesse du sucre.
  • J’ai beaucoup d’inflammation dans mon corps, qui se manifeste sous forme de tendinites notamment. Je souhaite essayer de leur mettre une claque à elles aussi.
  • Enfin je suis peu sûre de moi, et je suis sûre que vivre cette expérience pourra m’apporter quelque chose de fort.

Bien se préparer au jeûne

Dans cet article, je ne rentrerai pas dans le détail du protocole, car je ne le connais pas encore sur le bout des doigts. Je reviendrai dessus dans un prochain article. Non, ce que je veux vous dire aujourd’hui c’est qu’un jeûne ne s’improvise pas.

1.Marquez-le dans votre agenda

Planifiez votre jeûne et inscrivez-le noir sur blanc dans votre agenda.

D’abord, parce que pour ne pas avoir trop d’effets secondaires pendant la crise d’acidose, il faut faire avant une « descente alimentaire » pendant une durée équivalente au jeûne prévu. Dans mon cas, 7 jours. On retire peu à peu des aliments de son alimentation pour ne finir qu’avec des légumes crus ou jus de légumes. Je vous en détaillerai plus le protocole dans un prochain article.

De la même façon, il faut prévoir une reprise alimentaire de la même durée où l’on réintroduit peu à peu les aliments. Ce qui porte dans mon cas la cure de jeûne à 21 jours.

C’est donc important de tout planifier à l’avance pour voir quand on peut caler cela, afin de ne pas avoir d’invitations, si possible d’être en vacances, etc.

Dans mon cas, je débuterai la descente alimentaire après le mariage d’un proche, donc le 9 septembre prochain.

Cela permet aussi de commencer à manger plus léger, plus sain dans les semaines qui précèdent, de supprimer les excitants voire de faire déjà une journée de « cure de jus » par semaine ou un jeûne intermittent pour préparer votre corps.

2.Faites-vous accompagner

Si possible, faites un bilan sanguin et voyez votre médecin avant de commencer. Je ne l’ai pas fait pour ma part mais j’en ai fait il y a quelques mois et tout allait bien. Par ailleurs je me sens en pleine santé.

Ensuite, le mieux est sans-doute de commencer sur une période de vacances, dans un centre de jeûne « jeûne et randonnée » par exemple ou « jeûne et bien-être« . Il en existe des dizaines dans toute la France (ou ailleurs!). C’est l’occasion de prendre un vrai moment pour soi, de rencontrer d’autres personnes et aussi de bénéficier de conférences, de consultations de naturopathes, etc…

Toutefois, si comme moi vous n’avez pas de vacances en vue, pas les moyens, ou qu’une raison vous empêche de profiter de ces structures, ce serait dommage de ne pas jeûner du tout si vous pensez en avoir besoin. Ainsi, il est possible de jeûner à la maison, moyennant une bonne préparation.

  • documentez-vous un maximum : j’ai pour ma part acheté le livre « jeûner à la maison » de Justine Lamboley. J’ai regardé quelques vidéos sur youtube
  • trouvez un autre accompagnement : pour ma part, c’est l’inscription au groupe facebook « jeûner à la maison » + le suivi par un naturopathe. C’est lui qui va m’établir le protocole de jeûne, me conseiller pour la descente alimentaire, la purge, la reprise, et me coacher pendant le jeûne. De nombreux naturopathes proposent aussi des accompagnements à distance, soit par skype + téléphone, soit via des formations vidéos préenregistrées et des groupes facebook privés… Je vous laisse faire vos recherches de ce côté. Je préférais pour ma part m’adresser à un thérapeute que je connais.
  • Prévoyez des choses à faire aux heures des repas. Si vous êtes en famille et la/le seul(e) à jeûner, le mieux est de pouvoir éviter la maison ou la pièce aux heures du jeûne (et de laisser votre conjoint gérer les enfants si enfants il y a…). Je me suis fait tout une liste d’activités à faire pendant le jeûne. Je vous les partagerai lors d’un prochain article !

3. Ne fixez pas une durée

Ce que je veux dire par là, c’est qu’il ne faut pas tenir « à tout prix » sur une durée qu’on s’était fixée. Vous pouvez comme moi vous dire que vous partez sur 7 jours, mais il faudra savoir moduler en temps réel la durée de votre jeûne, soit en l’arrêtant plus tôt, soit pourquoi pas en le prolongeant. Dans la phase préparatoire, il est très important d’avoir en tête que ce qui vous guidera pour arrêter votre jeûne, ce seront avant tout vos ressentis corporels, et pas l’agenda préétabli.

J’ai prévu de vous faire un « journal de jeûne » en vous informant étape par étape de mon expérience. Si cela vous intéresse, restez-donc connecté ! La prochaine étape ? Je vois mon naturopathe jeudi soir, je vous tiendrai évidemment au courant du rendez-vous !

Et vous, avez-vous déjà testé le jeûne ? Ou bien allez-vous vous lancer ? J’adorerais lire vos retours suite à cet article !

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5 Commentaires

  • Reply
    Valérie
    12 août 2019 at 18 h 07 min

    C’est très intéressant comme expérience, je suivrai les prochaines étapes avec beaucoup d’intérêt si tu veux bien nous les partager ! Je trouve que tu as beaucoup de courage de faire cela, je suis sûre que cette expérience va t’apporter quelque chose d’unique !

    • Reply
      Amélie
      23 août 2019 at 13 h 44 min

      Merci, je ferai en sorte d’en partager le maximum 🙂

  • Reply
    Yamina
    22 août 2019 at 18 h 33 min

    Excellent article !
    Et surtout vous donnez, par vos astuces et conseils, l’envie de s’essayer vers le jeun. Cela doit faire 2 ans que j’y pense et me renseigne à droite et à gauche.
    Donc je pense que je vais vous suivre dans vos pérégrinations 😉

    • Reply
      Amélie
      23 août 2019 at 13 h 46 min

      Merci Yamina 🙂 Je serai ravie de partager mon témoignage 🙂 Si tu aimes les podcasts, n’hésite pas à chercher « L’expérience du jeûne ». Je suis aussi sur insta/ facebook sous @lexperiencedujeune

  • Reply
    Amélie
    17 décembre 2019 at 17 h 58 min

    Hello, je voulais juste vous signaler que le projet de jeûne avait été mis en standby suite à l’annonce de ma grossesse ! J’ai toujours en tête d’en faire un, mais dans plusieurs mois du coup 😉

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